Wonder Woman (The New 52)

Publié par

WonderWomanv1par Mathieu T

Pour la petite histoire, l’honorable éditeur DC Comics a décidé en 2011 d’interrompre toutes ses séries en cours et de remettre le compteur à zéro pour chacune d’entre elles, un événement majeur appelé The New 52 (pour les 52 mondes parallèles de l’univers DC). Bien que cette opération fut et est toujours hautement mercantile, elle a permis à DC de rejoindre un nouveau public plus jeune qui ne connaissait pas The Flash ou Aquaman et de redémarrer bien des séries qui allaient nulle part.

Wonder Woman méritait amplement cette opération de retapage. Enfant pauvre de la grande trinité DC (avec Superman et Batman), trop souvent mésestimée ou même méconnue (qui peut me nommer un seul vilain qu’elle a affronté ?), la Princesse Diana a été confié aux bons soins de Brian Azzarello et Cliff Chiang. Et quel travail ils ont effectué ces deux-là !

Azzarello, bien connu pour son chef-d’œuvre 100 Bullets, a complètement métamorphosé la princesse amazone. D’abord, il a humanisé Wonder Woman ; fini le personnage froid et rationnel. Femme post-moderne, elle questionne sa nature héroïque, remet en question ses gestes et paie le prix de ses actes inconsidérés. Elle rit, elle pleure. Bref, elle devient sensible. Davantage, Azzarello a mis à la poubelle toute l’ancienne mythologie wonderienne pour en construire une qui sied parfaitement à son histoire. Comme à son habitude, il a bâti un complexe et long roman dont le point central est tout simplement le Panthéon grec revisité.

Que nous sert-il en plat de résistance au juste ? Zeus a disparu de l’Olympe et les prétendants au trône, dont son fils Apollon, sont nombreux. Wonder Woman tombe par hasard sur une jeune fille enceinte dont le père est… Zeus. Elle doit protéger la mère et son marmot contre la colère d’Héra, la femme du grand patron. Mais voilà que d’autres enfants illégitimes surgissent, ce qui ne fait pas du tout l’affaire des dieux. La pauvre Diana, avec son désir d’aider les plus faibles, est coincée entre tous ces immortels qui s’arrachent les yeux pour obtenir plus de pouvoir. Du grand Shakespeare.

Le dessin de Chiang possède ce côté vieille école (un peu Darwyn Cooke) avec ses couleurs bien franches et son dynamisme contrôlé qui décrit parfaitement ce monde ancien qui se veut moderne. Mais le coup de génie de Chiang, ce sont ses personnages. Wonder Woman a totalement été désexualisée. Dehors les gros seins des années 80 et les mini-culottes, elle se présente comme une jolie jeune femme comme on en croise dans le métro. Oui, elle porte toujours ce costume un peu ridicule et ses bottes hautes, mais Chiang a bon goût et à l’instar du travail d’Azzarello, l’image de WW devient aussi plus humaine. Et que dire de Poséidon en gigantesque poisson, d’Arès en chic vieillard et de Hadès en horrible enfant ? Magique.

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C’est drôle, c’est gore, c’est touchant, c’est violent. C’est bon.

9/10

Azzarello et Chiang termineront leur travail sur Wonder Woman cet automne. Voici donc un petit guide de lecture en attendant le sixième et dernier chapitre de cette fascinante histoire.

En anglais :

WW vol 1 : Blood

WW vol. 2 : Guts

WW vol. 3 : Iron

WW vol. 4 : War

WW vol. 5 : Flesh (disponible le 7 octobre 2014)

En français (chez Urban Comics) :

WW tome 1 : Lien de sang

WW tome 2 : Le fruit de mes entrailles

WW tome 3 : De sang et de fer

WW tome 4 : La guerre (disponible le 17 octobre 2014)

Wonder Woman (The New 52)

Auteurs : Brian Azzarello (scénario) Cliff Chiang (dessins)

Éditeur : DC Comics (2011 à 2014)

 

 

 

 

 

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