Ce coup-ci, pas de superhéros surdimensionnés. Pas de zombies impolis. Pas de sanglante guerre mondiale ni d’histoires d’amour impossible. Seulement un recueil de blagues. Et des pas mal drôles à part ça. En voilà une petite pour commencer :
Kate Beaton est une artiste canadienne née en Nouvelle-Écosse. En 2008, elle lance le site harkavagrant.com qui lui permet de regrouper ses dessins antérieurs et de créer un blogue où elle peut laisser aller sa folie.
Son humour bien anglo-saxon tourne autour de personnages historiques, souvent issus de la littérature anglaise (les sœurs Brontë sont l’une de ses cibles préférées) mais aussi de la culture populaire (voir ici un Batman gai). Elle se joue des conventions et replacent tout ce beau monde dans des situations loufoques absolument tordante (j’ai bien ri en voyant la gueule que fait Goethe devant une multitudes de jeunes gens qui ne lui parlent que de suicide ; et comment ne pas s’esclaffer devant ce bataillon de hipsters américains durant la Deuxième Guerre mondiale qui ne font que libérer des cafés). Elle agrémente même ses dessins de textes qui accentuent le décalage historique (c’est un plus du livre par rapport au blogue). Bon, je vous en remets une autre :
Le dessin de Keaton est simple, mais les visages sont bien expressifs ; c’est ce qu’on veut dans ce genre d’exercice. Elle conserve la forme strip de trois à quatre cases, mais elle se permet parfois d’aller jusqu’à six (une page). C’est bien sûr le côté rapide de la blague qui lui assure son succès.
S’il y a un hic à toute cette farce, c’est qu’il faut quand même bien connaître sa culture (surtout anglo-saxonne) et ne pas penser que Tesla est un groupe métal pour bien apprécier la subtilité du ridicule. D’ailleurs, pour tous les bilingues, bien que la traduction française soit excellente, je recommande la version originale anglaise afin d’en extirper encore plus de jus.
Allez, encore un autre pour la route :
8/10
Diantre ! Un manant
Auteur : Kate Beaton
Éditeur : Cambourakis (2013)