Jeudi dernier avait lieu à Montréal le lancement officiel du dernier rejeton de l’univers Batman, le bien nommé Gotham Academy. J’y étais en compagnie de nombreux fans puisque la présence des trois créateurs de la série suscitait un vif intérêt. Mais qui sont-ils au juste ?
D’abord, l’Américaine et Montréalaise d’adoption Becky Cloonan, qui a commencé sa carrière en s’autoéditant. Dans ce domaine, sa trilogie Wolves/The Mire/Demeter est renversante de beauté. Un incontournable. Elle a aussi travaillé sur quelques numéros de Conan et récemment, elle est devenue la première femme à dessiner une histoire de Batman incluse dans le cursus principal (voir le numéro 12 des New 52).
Pour l’accompagner, au script, le montréalais Brenden Fletcher, qui a pioché sur Batgirl et Assasin Creed tout en était le co-fondateur et directeur artistique du journal Cult, et le torontois Karl Kerschl, surtout connu pour son hilarante websérie The Abominable Charles Christophe.
Comme Cloonan le disait en entrevue, elle a été contactée par les gens de DC Comics qui cherchaient de nouvelles histoires pour l’univers Batman. Après deux ou trois échanges, l’idée d’une série plus jeune, plus familiale est venue. Sans être la suite de quoi que ce soit, Gotham Academy s’inscrit donc dans la généalogie des «bat-histoires» et respecte les grands canons mythologiques.
Sur ce plan, c’est franchement réussi. Bien sûr, un premier numéro croule toujours un peu sous le poids de la présentation des personnages, mais ici, le lecteur est rapidement plongé dans une ambiance très Harry Potter avec ce vieux campus décrépi et ses longs corridor sombres. La Gotham Academy, vous l’aurez deviné, est une école plus lugubre que nature. Au milieu, Olive Silverlock, une étudiante de deuxième année, de retour de vacances complètement transformée. Repliée sur elle-même, elle semble ne vouloir en faire qu’à sa tête. Et voilà qu’au détour d’une salle de classe, elle tombe sur Bruce Wayne, le bienfaiteur de l’école.
Ce n’est pas une histoire sur Batman, ni même sur Wayne, mais ils sont toujours là, en arrière-plan, ce qui donne une touche assez intrigante pour un récit qui nous rappelle parfois le Club des Cinq. Soutenu par un dessin fourmillant de détails qui évoque davantage le dessin animé que la bédé (aux couleurs trop informatisées à mon goût), Gotham Academy risque de faire mouche auprès des jeunes amateurs de mystères et des adultes dégoûtés par les héros tourmentés ultraviolents.
Le numéro 2 sera en vente le 5 novembre.
7,5/10
Gotham Academy (numéro 1)
Auteurs : Becky Cloonan (scénario) Brenden Fletcher (scénario) Karl Kerschl (dessins)
Éditeurs : DC Comics (2014)
32 pages