Les Cousines vampires

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Par Dany Rousseau :

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Vous l’aurez deviné, j’aime beaucoup ce que nous offre les éditions Pow Pow. J’aime l’audace et la direction artistique que donne à sa boîte Luc Bossé qui contribue à pousser plus loin la « nouvelle bande dessinée québécoise ». Les Cousines Vampires d’Alexandre Fontaine-Rousseau et de Cathon est encore un exemple supplémentaire de cette BDQ qui s’épanouit et qui s’éloigne des sentiers battus. Seulement en observant la couverture nous avons une bonne idée vers où les auteurs nous transporteront, soit une bonne vieille histoire de vampire digne d’un série B.

Camille jeune fille naïve et un peu superficielle, se rend à la demande de sa cousine Frédérique vers le manoir de son oncle où elle a passé un été lors de son enfance. La blanche Camille débarque donc au début du récit à l’auberge de l’Agneau sanglant pour demander son chemin. Comme il se doit, elle causera une commotion monstre chez les clients lorsqu’ils apprendront que cette étrangère un peu bavarde veut se rendre à la maison du DIABLE. Se moquant de ces villageois superstitieux, Camille se rend tout de même à la demeure de l’oncle Roland où l’attend sa cousine Frédérique qui y vie seule depuis la mort de son père.

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Grandiloquentes, la peau diaphane, la chevelure noire de jais, Frédérique passent toutes ses journées enfermées dans l’inquiétante demeure à lire les vieux grimoires mystérieux de son père. La lumineuse Camille ne comprendra évidemment pas les raisons qui poussent sa cousine à ressembler à Morticia Adams. Cependant, si elle peut cesser de jacasser dix minutes Frédérique pourra peut-être lui expliquer les raisons qui l’ont poussé à faire appel à elle. Cependant, en regardant Camille se précipiter dans la cuisine pour nettoyer la pièce qui semble ne pas avoir servi depuis longtemps, tout en sermonnant Frédérique pour sa mauvaise alimentation, on comprend que la partie n’est pas gagnée.

Dans Les Cousines vampires, nous sommes en plein exercice de style. Fontaine-Rousseau (aucun lien de famille avec le critique) et Cathon profitent de leur bande dessinée pour revisiter plusieurs styles cinématographiques d’horreur. L’arrivée de Camille dans ce petit village sorti tout droit de l’Europe centrale nous fait immédiatement penser au cinéma expressionniste allemands. Les cinéphiles aguerris songeront immédiatement aux ambiances lourdes et étranges de films comme le Cabinet du docteur Caligari ou Nosfératu. Le manoir isolé sur une colline, terrorisant toute une région, rappellera pour sa part, les Dracula ou Frankenstein américains des années 30 et 40. Avec toutes ces références, nous pouvons affirmer que Les Cousines vampires sont un véritable hommage au cinéma de genre avec ses clichés et ses clins d’œil indispensables.

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Le sombre dessin crayonné et hachuré de Cathon, tout en respectant les codes de l’exercice (le ciel gris, la pluie qui tombe, les pleines lunes), réussi tout de même à démontrer une belle créativité qui nous envoute et nous plonge davantage dans le récit. Pour ce qui est du scénario, Fontaine-Rousseau nous raconte une bonne histoire saupoudrée d’humour fin, exploitant le ressort comique et parodique de plusieurs situations. Pour toutes ces raisons, Les cousines vampires sont un plaisir de lecture qui mérite amplement d’apparaitre dans notre top 5 de la bande dessinée québécoise pour 2014.

9/10

Les Cousines vampires

Auteurs: Alexandre Fontaine-Rousseau (scénario) Cathon (dessin)

Édition : Pow Pow (2014)

128 pages

 

 

 

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