Talk Show

Publié par

Dany Rousseau :

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Talk Show (2016) Ocelot

Un ours, l’univers des plateaux de télévision, des dialogues décalés, bienvenu dans le monde de Catherine Ocelot qui publie Talk-Show, son deuxième livre chez Mécanique générale. Cette œuvre que l’on qualifie de bédé, mais qui peut être bien d’autres choses, se démarque par son étrangeté et son audace. Dès la première page, la prémice nous fait sourire. Talk-Show raconte l’histoire d’un ours polaire qui anime – comme son titre l’indique – un talk show. Recevant des invités singuliers au centre de différents univers graphiques autant abstraits qu’oniriques, Bruno l’animateur est constamment déchiré entre sa volonté de mener des entrevues de fond et les attentes de son producteur qui exige de la variété et du divertissement. Entre ses interviews avec Yoko Ono, une humoriste narcissique et un botaniste devenu dompteur de lions, Bruno parle à sa mère complètement larguée et prend des verres avec ses deux copines névrosées Alex et Mathilde.

Même si je suis amateur de gags absurdes à un, deux, trois, quatre niveaux, je m’explique mal la pertinence du personnage principal incarné par un ours. Parfois, lorsque l’on sent que l’absurde est surligné à grands traits, l’effet comique tombe à l’eau. Ne faisant jamais référence à sa condition d’ours, Bruno aurait pu tout aussi bien être un tamanoir, un rhinocéros ou un furet.

Outre ce détail agaçant, Ocelot sauve la mise à l’aide de son expérience télévisuelle – elle fut designer graphique à Radio-Canada – et son talent pour la création de dialogues qui ne vont nulle part, qui jouent sur les quiproquos, le manque d’écoute et l’incompréhension. Lorsque Bruno est avec ses copines, leur conversation ressemble davantage à trois monologues qu’à un dialogue cohérent. Tournant autour du thème du manque de communication et de l’égocentrisme de l’univers médiatique, Talk-Show est sympathique et drôle, valant le détour pour ses textes savoureux.

8/10

Talk Show

Auteur : Catherine Ocelot

Éditeur : Mécanique générale

144 pages

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400 coups (2010) Grignon/Chartier

J’aimerais profiter de cette chronique pour glisser quelques mots à propos de deux parutions récentes. La première concerne votre désarroi du lundi soir qui fait de vous une loque errante entre 21h et 22h depuis que la série Les Belles histoires est maintenant terminée. Je sais que vous vous demandez comment vivre jusqu’à la prochaine saison sans Séraphin et Donalda. Un peu de retenu, ne vous précipitez pas tout de suite comme la misère sur le pauvre monde sur les reprises éternelles Des belles histoires des pays d’en haut qui tournent en boucle depuis vingt ans sur ARTV. Bdmétrique a une autre alternative à vous proposer. Les Édition 400 coups ont profité du retour à l’écran des héros de Claude-Henri Grignon version 2016, pour remettre sur les étales des libraires le bel album qu’ils avaient publié en 2010. Séraphin Illustré regroupe tous les « strips » parus dans le Bulletin des agriculteurs entre octobre 1951 et août 1960. Écrits par Grignon, les dessins sont réalisés par Albert Chartier, un pionnier de la bédé québécoise qui réalisait aussi les aventures d’Onésime pour la même publication. Les scénarios et les dialogues étant souvent datés, l’album prend en 2016 une valeur patrimoniale. On relit les péripéties de la petite communauté de Sainte-Adèle gravitant autour de l’avaricieux Poudrier avec le sourire et la curiosité pour une époque révolue.

Séraphin Illustré, Claude-Henri Grignon (scénario) Albert Chartier (dessins), Les 400 coups – Mécanique générale (2016)

Vous ou vos enfants pensiez que tout était terminé avec le tome 8 ? Détrompez-vous, un nouvel Agent Jean! vient de paraitre. Le prolifique Alex A a eu l’idée de redémarrer un cycle d’aventures pour l’agent secret loufoque et ses amis en publiant le premier tome d’une deuxième saison. L’auteur confit aux lecteurs qu’ayant toujours vu ses séries de livres comme des séries télés, il était naturel qu’avec une nouvelle intrigue, une deuxième saison s’imposât. Se déroulant plusieurs années après la fin du tome 8, une fois l’ère du Castor révolu, un calme ennuyant frappe la Terre. À vrai dire, les membres de l’agence s’emmerdent un peu. Pour échapper à la monotonie, Jean et ses amis s’amusent avec la console virtuelle de Billy, ce qui provoquera une suite d’incidents qui replongeront nos héros enfin vers une nouvelle aventure délirante.

L’agent Jean! Saison 2; t.1 Épopée virtuelle, Alex A, Presse Aventure (2016)

 

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