Panier à critiques XXII

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source : Thorgal tome 35, éd. Le Lombard, 2016.

par Mathieu T

Je suis toujours impressionné par Thorgal l’institution : parutions fréquentes depuis le début en 1977, 51 albums à jour, relative cohérence scénaristique et visuelle, 11 millions d’albums vendus. Pour ce dernier titre, le vénérable Rosinski (76 ans !) s’adjoint les services du prolifique Dorison. Thorgal tente de retrouver Niel, le fils qu’il a eu avec Kriss de Valnor. Accompagné d’une petite troupe, il se rendra à la cité de Bag Dadh où les ravisseurs de son fils veulent en faire une réincarnation déique. Mais rien n’est simple au pays du guerrier viking.

C’est un album important puisque qu’il est le dernier avant la jonction des séries Thorgal, Kriss de Valnor et Louve. C’est aussi une bédé sombre et lugubre, mélangeant les drames shakespeariens et l’horreur des sectes sanguinaires. Dorison, comme il est capable de le faire, a composé un opéra noir qui laisse le lecteur épuisé. Pas le temps de respirer ici. De son côté, Rosinski a choisi le pinceau rouge comme trame de fond à ses fantastiques dessins et tout le récit est tragiquement hémoglobiné. Un Thorgal exigeant.

7,5/10

Thorgal : Le feu écarlate

Auteurs : Dorison (scénario) Rosinski (dessins)

Éditeur : Le Lombard (2016)

55 pages

source : UW2 tome 3, éd. Casterman, 2016.

En 1998, le talentueux Bajram avait lancé une pierre dans la mare de l’anticipation avec Universal War One, une série extraordinaire en six tomes sur l’avenir de l’humanité à la fin du XXIe siècle. Sept après la fin de UWI, Bajram est de nouveau sur les routes de la destruction avec UW2 dont voici le troisième tome. La planète Canaan est entourée de mystérieux triangles et une troupe de rebelles doivent fuir à bord du vaisseau Gengis Khan pour éviter l’anéantissement. Ils découvriront que le vide interstellaire n’est pas aussi désert qu’ils le pensaient.

Bajram continue son superbe travail débuté avec Le temps du désert et La terre promise. La force de ses récits repose sur deux plans, à la fois à l’échelle humaine avec des personnages complexes et troubles (ah Kalish !) et à l’échelle philosophique en manipulant des concepts comme notre interprétation de la réalité et la grandeur de l’infini. Je trouve que son dessin respire davantage que dans UWI et l’ensemble du récit en profite ; il ajoute du piquant cosmique. Un délicieux album tout en lenteur.

8/10

UW2 : L’exode

Auteur : Bajram

Éditeur : Casterman (2017)

source : Les druides tome 9, éd. Soleil, 2016.

Le temps des corbeaux clôt le cycle débuté avec Les disparus de Cornouailles et Les secrets d’Orient. Rappelons-nous que nos héros druidiques, Gwenc’hlan et Taran, enquêtaient sur la mort d’un forgeron et la disparition de sa famille. Dans ce dernier tome, la tension est à son comble, puisqu’en plus de cannibales (je n’en dis pas plus pour ceux qui n’auraient pas lu les deux autres albums), voilà qu’une mystérieuse armée entre dans la danse et que le christianisme montre le bout de son nez.

Soyons chauvin, le Québécois Jacques Lamontagne est l’une des raisons du succès de la série Les druides. Son trait détaillé, ses couleurs sombres et ses personnages typés sont savoureux et cet album ne nous déçoit pas. Du bonbon pour les yeux. Le récit d’Istin se complexifie juste assez pour répondre à toutes les interrogations sans perdre le lecteur en cours de route. Rencontres sanglantes et batailles d’un côté, luttes religieuses, choix déchirants et rebondissements de l’autre, le récit reste palpitant jusqu’à la fin. Un bel ouvrage pour une savoureuse série.

8/10

Les druides : Le temps des corbeaux

Auteurs : Istin (scénario) Lamontagne (dessins)

Éditeur : Soleil (2016)

50 pages

source : Léo et Lola tome 10, éd. Clair de lune, 2017.

Un petit tour maintenant en littérature jeunesse. Au début éditée chez Lombard, la série Léo et Lola est maintenant publiée par Clair de Lune depuis 2011. Elle raconte avec humour la vie de deux frère et sœur issus d’un couple séparé. Papa vient d’acheter une nouvelle maison, un vieux manoir aux murs décrépis, aux coins plein de toiles d’araignée et aux planchers craquants. Rencontre spectrale garantie pour nos deux amis.

Le dessin de Thierry Nouveau ne brise rien, mais il est dynamique et ses personnages sont assez drôles à regarder. Le truc chouette de cette bédé est d’offrir aux enfants un long récit complet construit en brefs chapitres de sept-huit pages. Les plus vieux pourront lire la bédé dans son ensemble alors que les plus jeunes se contenteront des chapitres, petites aventures en soi. Une belle trouvaille rigolote et sans malice (à partir de 7 ans environ).

7/10

Léo et Lola : 10. Même pas peur !

Auteurs : Cantin et Isabel (scénario) Nouveau (dessins)

Éditeur : Clair de lune (2017)

48 pages

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