Sombres Bagarreurs :

Par Dany Rousseau :
Le monde de Sombres bagarreurs est un monde où L’Impérius Rhâââ règne en maître sur un étrange univers peuplé de guerriers possédant plusieurs super pouvoirs. Si toutefois chacun est un superhéros en puissance, personne n’arrive à la cheville de L’Impérius, le titan suprême. Les contraintes sont nombreuses dans l’univers de Rhâââ et la plus sévèere est qui interdit aux guerriers de fusionner entre eux afin de devenir la sommes de leurs pouvoirs. Cette loi inviolable sous peine de mort assure à Rhâââ le contrôle totale. Mais un beau jour, un groupe de héros en ont eu assez de cette tyrannie aveugle et décidèrent d’accomplir le tabou ultime. Croyez-moi, ça saigne!
Sombres bagareurs publié chez PowPow est la première création du bédéiste Al Gofa. Le jeune auteur s’éclate en créant un univers hybride se situant entre Dragon Ball et les X-men où l’action et la bagarre remplissent des planches entières Paf ! et de Bing ! Gofa affirme dans le communiqué de presse : « j’ai voulu faire un livre pour l’enfant de 5 ans en moi. Un livre inspiré par tout ce qui me passionnait quand j’étais jeune. » Le résultat en est sans conteste un feu d’artifice de rixe où les personnages s’expriment avec un humour décalé dans une parlure québécoise qui rend l’univers de ces guerriers encore plus absurde et comique.
Cependant, l’œuvre de Gofa contient les défauts de ses qualités. Sa trame narrative est souvent anarchique et nous suivont difficilement l’intrigue étouffée par l’action à outrance. Le critique que je suis ne possédant pas les références manga de l’auteur, j’ai eu l’impression à plusieurs reprises d’être laissé sur la touche ne suivant que de loin l’explosion qu’est Sombres Bagarreurs. Même si je reconnais le grand talent de Gofa comme dialogiste – nous rappelant Samuel Cantin – le dessin touffu avec ses personnages mal définis contribuent malheureusement encore plus à la confusion de l’histoire qui perd rapidement de son intérêt. Me laissant dubitatif, j’estime que Sombres Bagarreurs ne s’adresse peut-être pas à moi. Toutefois, je dois avouer que l’oeuvre possède plusieurs points positifs qui sauront plaire aux lecteurs s’étant abreuvé aux mêmes mamelles que l’auteur.
6.5/10
Sombres bagarreurs
Auteur : Al Gofa (dessins et scénario)
Éditeur : Pow Pow (2019)
180 pages
Cannabis; la criminalisation de la marijuana au États-Unis

Après son histoire passionnante du jeu soviétique Tetris et sa magistral biographie Géant Ferré (ou Andre The Giant pour nos voisins du sud), le bédéiste américain Box Brown s’attaque maintenant au cannabis. Alors que plusieurs États dont le Colorado, ont déjà légaliser le « pot » comme au Canada, Brown fait l’histoire fascinante de la criminalisation de ce stupéfiant qui fut toujours jugé par les études cliniques comme relativement inoffensif, mais dont les résultats furent volontairement ignorés par les législateurs WASP. C’est dernier firent en effet constamment reposer leurs craintes de cette drogue douce sur les rumeurs et les légende urbaines qui circulaient à propos de crime crapuleux commis par des consommateurs de cannabis.
L’introduction du cannabis aux États-Unis se fait via le Sud-Ouest accompagnant les premiers immigrants mexicains où cette herbe y est rependue depuis le XVIII ème.
Alors que les Mexicains deviennent de plus en plus nombreux dans la région, les américain blanc du Texas et du Nouveau-Mexique feront rapidement cette adéquation : mexicain plus marijuana égale crime. En effet, à l’époque les histoires scabreuses concernant le cannabis font les belles années des journaux à sensation. Chaque semaine on peut lire des faits divers glauques qui raconte des histoire mettant en scène des latinos défoncés à la marijuana qui massacrent leur famille en se prenant pour Satan, qui violent des femmes, qui assassinent des blancs ou qui forcent des enfants à se droguer.
Le cannabis, étant très présent à la Nouvelle-Orléans, trouvera sa place chez les musiciens noirs s’occupant de la musique d’ambiance dans les bordels. Cette musique étrange qui ne ressemble à rien deviendra le Jazz dont la culture sera très liée au cannabis. Le Jazz qui se propagera partout au pays trainera avec elle son herbe. Ce qui par conséquent renforcera les préjugés de la bonne société blanche en affirmant que le cannabis est une drogue pour les populations inférieures.
Brown avec son dessin épuré nous raconte d’une façon concise et fluide cette aventure fascinante au pays de l’oncle Sam. Nous réalisons que cette lutte contre les drogues douces sera un moyen supplémentaire pour surveiller et appliquer une certaine pression policière sur les groupes minoritaire et marginaux.
Le livre de Brown ne raconte pas seulement l’histoire d’une drogue au États-Unis, il nous entretient aussi d’une histoire sociale et politique qui peut nous renvoyer à l’actualité et à Donald Trump qui ressortait il y a plusieurs mois les mêmes faussetés qu’on propageait à propos des immigrants mexicains il y a plus de 80 ans. Box Brown nous offre encore une lecture pertinente pour qui s’intéresse à l’histoire de nos voisins du sud.
8/10
Cannabis; la criminalisation de la marijuana aux États-Unis
Auteur : Box Brown (dessin et scénario)
La Pastèque (2019)
248 pages.
Quand je serai mort

Réal Godbout se fait rare, Le père de Red Ketchup et Michel Risque ne nous avais rien donné depuis L’Amérique ou le disparu (La pastèque) en 2013. Heureusement il nous revient en force avec Quand je serai mort qu’il illustre et co-scénarise avec le romancier Laurent Chabin.
Le tout débute alors que Obman sort de prison et qu’il est accueilli par son amie, Anita qu’il a connu alors qu’elle venait animer des ateliers d’écriture au pénitencier. Obman a passé dix années au centre de détention pour un meurtre qu’Anita est certaine qu’il n’a pas commis. La travailleuse sociale ne pouvant supporter qu’Obman, un homme cultivé et calme, vive avec l’étiquette d’assassin sur le front, décide de s’enfoncer dans les coins les plus glauque de Saint-Henri afin de prouver son innocence.
Durant ce temps Obaman essaiera de retrouver son fils qu’il n’a pas connu et sa vie d’avant avec son amoureuse, mais à la place, il ne retrouvera que l’abîme désespérante des hommes enfermés à une époque et sortie à une autre tel des voyageurs dans le temps déphasé par le présent.
Quand je serai mort est un polar somme toute classique qui ne révolutionne pas le genre. Cependant, tout l’intérêt est dans le dessin de Godbout qui illustre le quartier Saint-Henri et ses bas fond comme lui seul sait le faire. En effet ce bédéiste possède le don de nous montrer sans fard les classes populaires avec leur côté les moins reluisant et les moins propre. Ses décors et ses personnages sentent le tabac froid et le fond de tonne et nous adorons.
7/10
Quand je serai mort
Auteurs : Réal Godbout (dessins-scénario) Laurent Chabin (scénario)
Éditeur : La Pastèque (2019)
80 pages.